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La protection des paysages et la création de parcs naturels
La protection de notre environnement, c'est aussi la protection de ce qui est visible, des paysages. Quels paysages protège-t-on aujourd'hui ? Jusqu'à quel point ? De quelle protection particulière les paysages bénéficient-ils dans les parcs naturels ?

1. Une question d'actualité

Si nous pensons aujourd'hui qu'il faut préserver les paysages, c'est que nous voyons de plus en plus en eux un patrimoine, quelque chose dont nous avons hérité des générations passées et que nous devons transmettre aux générations futures. C'est une idée très récente : seuls quelques paysages ont d'abord reçu une protection, ceux qui présentaient un intérêt exceptionnel.

Mais depuis les années 1960, en Europe occidentale, les habitants s'efforcent de défendre leur cadre de vie contre ce qui risque de le dégrader : pollutions de toutes sortes, urbanisme mal maîtrisé, agriculture trop intensive, etc. Ce paysage n'est pas qu'un espace naturel : la façon dont l'homme l'a transformé fait également partie de son patrimoine.

À cette demande nouvelle répondent des dispositifs qui permettent de préserver tous les types de paysages, dans certaines limites : en France, une loi votée en 1993 est spécialement consacrée à cette question. Les sites d'intérêt exceptionnel ne sont plus les seuls protégés : ils le sont simplement plus que les autres, au point que l'on peut parler, pour certains d'entre eux, de véritables sanctuaires.

2. Une protection variable selon les paysages

Avec la loi de 1993, la protection des paysages devient un objectif que les communes prennent en compte dans l'établissement des plans locaux d’urbanisme (PLU). Mais il faut savoir qu'il n'est pas le seul objectif qui s'impose aux communes : elles doivent trouver un équilibre entre la volonté de préserver le cadre de vie et les besoins économiques de la population (constructions, zones industrielles ou commerciales, voies de circulation, etc.).

Pour la protection de certains types de paysages plus fragiles que d'autres, l'État intervient, mais avec le même souci d'équilibre. C'est le cas des paysages littoraux. Un organisme d'État, le Conservatoire national du littoral, créé en 1986, achète des terrains en bord de mer pour éviter que des constructions ne défigurent les côtes ou n'empêchent le public d'accéder à ces sites. Il n'est cependant pas question d'interdire tous les aménagements le long des côtes françaises, alors qu'ils sont indispensables pour le tourisme qui est devenu une des premières ressources des régions littorales.

Toutefois, certains sites ont une valeur trop importante pour que l'on recherche un équilibre : la priorité est donc de les préserver. Ce sont les sites classés, qui appartiennent aussi bien au patrimoine naturel qu'au patrimoine culturel. Des obligations précises (appelées servitudes) s'imposent à tous ceux qui « utilisent » ces sites : les propriétaires de terrain ne peuvent construire ou doivent le faire dans un style défini, certaines activités polluantes sont interdites, etc.

3. Les sanctuaires naturels

La protection d'un site naturel peut aller jusqu'à y exclure pratiquement toute activité humaine : on constitue alors un sanctuaire naturel. Les premiers sites de ce type en France ont été les réserves naturelles créées à partir de 1930. Il s'agit toujours de sites essentiels pour l'équilibre écologique : s'ils étaient dégradés, cela aurait des conséquences sur un territoire beaucoup plus vaste. C'est le cas, par exemple, des zones humides (marais, vasières, etc.) qui servent de halte ou de lieu de reproduction aux oiseaux migrateurs.

Mais les réserves sont souvent trop petites pour préserver, dans son intégralité, un milieu naturel, et en particulier la diversité des espèces qui y vivent (biodiversité). Depuis 1960, la France a également créé des parcs naturels, beaucoup plus étendus que les réserves. La gêne pour les activités humaines est donc plus importante, mais elle est compensée par la place que les parcs laissent au tourisme : les paysages naturels préservés sont aussi une forme de richesse, car ils suscitent de plus en plus d'attrait en tant qu'espaces de loisirs et de détente.

Les parcs nationaux, créés et gérés par l'État, sont les plus importants des parcs naturels, mais aussi les moins nombreux : on en compte sept en France, dans des espaces où la faune et la flore présentent un intérêt exceptionnel (montagnes, îles, etc.). Ils comprennent une zone centrale où toutes les activités, y compris touristiques, sont très strictement réglementées (camping interdit, par exemple). Autour de cette zone, on trouve une zone périphérique où les paysages sont préservés mais où les activités touristiques sont, au contraire, encouragées.

Les parcs régionaux, créés par les Régions, ont, sur toute leur étendue, le même régime que les zones périphériques des parcs nationaux. On en trouve 44 en 2005 dans toutes les régions de France, et il s'en crée régulièrement de nouveaux.

La constitution d'un tel réseau d'espaces préservés (réserves et parcs) est aujourd'hui une obligation pour tous les pays de l'Union européenne (directive Natura 2000). 
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